Situé dans le quartier d’Akodessewa, le marché des fétiches d’Akodessewa encore appelé lantassimè est reconnu comme un lieu où sont vendus tous les objets relatifs culte vodou et au mysticisme.
Optant pour des stratégies méthodologiques basées sur la recherche, les fouilles, l’observation et les enquêtes fondées sur des questions, l’on a pu conclure que le marché aux fétiches est plurifonctionnel. Sur un seul marché sont entreprises d’abord des activités commerciales, ensuite des activités cultuelle et mystique et surtout celles touristiques.
Avec une superficie de 1200 m² disséminée partout par des stands sous lesquels sont exposées des marchandises constituées de têtes, de crânes, de peaux, d’os, de queues de bêtes, de serpents, d’oiseaux séchés, de statuettes, d’écorces, de racines et de feuilles d’arbres, le marché d’Akodessewa se révèle non seulement comme un marché contenant des objets touristiques, mais comme un lieu touristique même. Ces objets sont rares à trouver sur n’importe quel marché ; ce qui fait du fait du marché des fétiches d’Akodessewa un marché particulier.
Les objets qui sont mis en vente varient au prix de 1 000 à 100 000 F CFA voire au-delà même. Sur ce marché, les revendeurs/guérisseurs soignent les malades, donnent de la chance et assurent la sécurité spirituelle de leurs clients.
Les propriétaires des stands sont des Béninois installés sur ce lieu de vente depuis les années d’indépendance. Leurs clients sont essentiellement constitués de 8 % d’hommes politiques à la quête du pouvoir, de 36 % d’hommes et femmes d’affaires, de 15 % de jeunes célibataires à la recherche d’un (e) conjoint (e), de 21% de chômeurs, de 15% d’artisans, etc. Le marché aux fétiches est un site touristique qui accueille des visiteurs nationaux et internationaux.
Il est aussi un espace cultuel où ont lieu des pratiques mystiques et d’initiation. En réalité le marché d’Akodessewa est un endroit vraiment effrayant qui fait un peu peur. Sur les étals, on vend des produits comme des crânes d’animaux, des cornes, des peaux, des organes…. Tous ces objets sont utilisés pour la réalisation de rites vaudous. Ainsi ce sont ces objets ou amas de matières métalliques qui constituent des autels de vaudou. Selon les propos de certains, les mélanges de fer rouillé permettent d’invoquer la figure protectrice des forgerons, qui lutte également contre la misère.
En effet, Le vaudou est une croyance religieuse apparue en Afrique noire et uniquement fondée sur la tradition orale. Le terme est tiré de la langue fon qui est une langue parlée au Bénin, et il signifie « esprit ». A l’intérieur des cabanes en tôle, les transactions se font. Devant, le guérisseur a placé un étal sur lequel il expose ses produits : os, crânes, têtes d’animaux plus ou moins bien séchées, rats et chauve-souris fumée, poissons. Aussi ces têtes de léopards séchées et préparées sont servies lors de rituels vaudous ou pour la préparation de potions. Le vaudou est un culte qui célèbre des divinités ou des forces surnaturelles.
Selon les pratiquants de cette religion, les rituels vaudous permettent de s’attirer les grâces des esprits qui assurent le lien entre l’humanité et le dieu suprême. On trouve de tout sur le marché. En produits « tête de gondole » se trouvent les statuettes, les gris-gris et les gongons (grelots qui réveillent les esprits).
Cette pyramide de cornes d’antilopes surplombe les autres stands comme un énorme paratonnerre.
On tombe parfois sur des produits bien étonnants comme ce Tétrodon. La tétrodotoxine est l’un des ingrédients de la poudre à zombie.
En dehors des produits d’origine animale, sont exposées des bouteilles en plastique (dont le liquide ne doit pas être homologué mais sûrement bio) et des boites de conserves rouillées (au contenu tout aussi surprenant).